En didactique, j'ai eu un dossier qui posait les problèmes des
rapports entre informatique et éducation.
Un dessin humoristique, une pub de Dell qui s'adresse
à des profs (si on lit bien) du genre, ne soyez pas ridicule devant vos étudiants,
équipez votre établissement avec des ordinateurs Dell, plutôt
qu'avec des PC moins chers mais dépassés dès le jour de la livraison
et qui feront que vos étudiants se paieront votre tête...
Ensuite un article de Newsweek. Un lycée se voit proposer 15 PC gratos, avec
formation des enseignants, connexion par satellite à Internet, tout ça
gratuit. "There had to be a catch. There was."
Evidemment, le piège était qu'il y avait constamment une pub déroulante
sur l'écran, et l'obligation d'utiliser les PC 4 h par jour. De là
la dicussion: keep our values or use the computers ?
Enfin, un article de The Observer (recyclé par Vocable) sur un rapport tendant
à prouver que l'enfant apprend moins bien sur écran qu'avec des livres,
que l'informatique brime l'imagination des jeunes enfants et que l'exposition prolongée
devant l'ordinateur provoque des problmèmes de santé...
Intéressant et pas trop lourd, me suis-je
dit. Mais j'ai eu un sacré passage à vide au bout d'une heure et j'ai
cru ne jamais avoir assez de temps et d'énergie pour arriver jusqu'au bout.
Faim, baisse de tonus, coup au moral, découragement ?
Un peu de tout en même temps.
Mais comme ça m'est aussi arrivé lors de la prépa en universitaire,
voici mon conseil :
Manger correctement (après avoir dormi
suffisamment - d'où la nécessité d'arriver en forme avant l'épreuve).
Prendre des barres de céréales, chocolat, boisson, etc.
Non seulement ça requinque en énergie, mais c'est du réconfort
pour le moral.
Ensuite, l'une et l'autre épreuve sont
des démonstrations, ça doit avoir une ligne, une direction...
Certains appellent ça une problématique, d'autres un mouvement, d'autres
plus modestement "to be listener-friendly", mais ça revient au même
: emmener le jury sur son chemin, lui faire savoir où l'on va et tâcher
d'y arriver.
Enfin, le plus important: envelopper
tout ça dans le temps imparti.
Peut-être noter moins de choses dans sa préparation
(dans l'hypothèse où on a beaucoup de choses à dire), mais les
assembler dans un plan dynamique, et se garder trois minutes pour relire ses notes
rapidement avant de passer devant le jury (ne pas se laisser piéger par soi-même).
Devant le jury, s'installer lentement, même si on vient de dire "vous
avez 50 mn".
Etaler ses notes et documents pour avoir une vue d'ensemble.
Boire un coup même si on n'a pas soif.
On montre qu'on est maître de la chose, tout en entrant psychologiquement dans
la présentation.
Autant perdre ainsi une minute et demie, mais être plus performant ensuite,
non ?
O'Zorro, Toulouse, 1-2 avril
2001.
pour remercier
NDWM/ Epilogue,
O'Zorro, Jean-Marie Chavance, a finalement été reçu premier
sur 62 admis, major national à l'interne! - comme quoi partager ses ressources
ne fera de mal à personne...
Nous le félicitons, et le remercions - il est maintenant à ses heures
consultant de la Page d'agreg et de la liste de discussion concours-anglais.
Réactions:
- à propos du dossier de
didactique proposé à O'Zorro:
> On
peut penser que c'est de la provocation... Le sujet a le mérite de faire réagir
et sans doute faut-il le voir ainsi.
Pour ce qui est du "keep our values or use the computers?" (il y a bien
au moins un ? ;-)), cela m'a fait penser à un phénomène de pub
tellement entré dans les moeurs que même les fervents défenseurs
des valeurs en sont des victimes inconscientes et donc consentantes: quand on achète
une voiture, le vendeurs soit par le biais de l'obligatoire plaque d'immatriculation
soit par le biais de stickers plus ou moins discrets appose sa raison sociale sur
la propriété d'autrui sans que cela fasse réagir, tellement
c'est considéré comme normal!
J'ai fait l'expérience suivante en demandant un dédommagement pour
publicité abusive sur mon véhicule neuf (enfin, il y a deux ans). Tête
du garagiste... So, should it be "keep our values or use a car" ???
:) GP.
- autres échos de Toulouse,
le courrier d'Isoral :
> Je voudrais vraiment vous féliciter de l'excellent travail
qui est fait sur ce site. Je suis venue régulièrement tout au long
de l'année pour voir ce qui s'y passait et cela m'a aidée. De plus,
nous étions assez nombreux à Toulouse à être venus surfer
sur ce site. Il faut vraiment continuer, please, please...
Tout comme O'Zorro, je viens de passer les épreuves orales à Toulouse
mais j'étais dans le deuxième "lot" de candidats : convocation
lundi et passage mardi et mercredi.
La réunion d'information se déroule de toute évidence
de la même façon à chaque fois et à la fin des conseils,
nous sommes conviés à venir émarger et on nous donne nos convocations
pour les deux épreuves: la didactique mardi à 11h40 et le commentaire
mercredi à 6h40 !!! (si vous prenez un taxi pour venir, dites au chauffeur
"lycée hôtelier côté Pompes Funèbres"
nous a t-on dit - c'est plus rigolo avec un peu de recul parce que sur le coup, cela
fait bizarre !).
Dès le début, le contact avec les autres candidats a été
très sympa. On se présente : "et toi, tu viens d'où ?"
et on fait le tour de France en quelques minutes - y compris Tahiti !
On échange des remarques avec les heureux qui vous déclare "avoir
fini" et on rencontre les appariteurs pour la 1ère fois.
Je tiens à signaler qu'ils sont d'un grand secours moral tant ils essayent
de nous faire oublier notre sort.
Lors de la préparation du commentaire, j'ai eu un passage à vide où
je n'étais plus capable de penser à quoi que ce soit, ils m'ont accompagnée
à la "machine à café" et nous avons discuté
quelques minutes de la pluie et du beau temps - juste ce qu'il fallait pour évacuer
le stress... et c'était reparti (il faut dire que commencer une préparation
à 6h40 - heure de rendez-vous : 6h25 - n'est pas idéal).
J'avais croisé les doigts pour tomber sur Dickens ou Joyce: je n'ai pas dû
en croiser assez car j'ai eu de la civi anglaise (un article tiré de New Society
sur une soupe aux lentilles !!!). Il ne s'agissait pas d'une recette de cuisine,
bien entendu.
Les faits de langue: "the poverty lobby may themselves have contributed..."
et "l'expression de la quantité".
J'ai commencé par travailler la version, les faits de langue puis le commentaire.
Trois heures plus tard, nous montons en file indienne vers les jurys. Les membres
du jury ont un chevalet à leur nom devant eux : ils sont moins anonymes.
J'ai fait comme O'Zorro : version, faits de langue, commentaire et thème tiré
d'une pièce de Giraudoux.
Commentaire de civi, thème littéraire : c'est effectivement ce qui
se passe.
De plus, mon épreuve de didactique portait sur l'étude d'une nouvelle
de Kureisihi (à ma grande honte dont je n'avais jamais entendu parler). (*)
Les sujets dont j'ai entendu parler portaient mardi sur Dickens et Joyce (Grrr...)
et en didactique sur les téléphones portables et l'Irlande.
Enfin, ça y est, je fais maintement partie des heureux qui ont fini et je
suis revenue chez moi juste avant les grèves de jeudi. Dans le TGV, j'ai retrouvé
3 candidates de mon "lot" et nous avons passé les 5 heures de trajet
à parler un peu du concours et de beaucoup d'autres choses...
Il est impossible de juger notre prestation alors advienne que pourra, mais je suis
contente d'avoir passé cet oral, bien sûr parce que c'est valorisant
de se dire que l'on a passé le cap de l'écrit mais surtout parce que
je gardais un horrible souvenir de mon oral de CAPES à Montpellier il y a
6 ans et j'ai hésité sérieusement avant de décider de
revivre cela.
Il faut dire que les circonstances sont différentes: nous sommes déjà
en poste et au pire... nous n'aurons pas le concours. C'est la première fois
que je le passe et bi-admissible l'an prochain, ce ne serait pas si mal.
Nous n'avons plus qu'à attendre mercredi 11 prochain maintement. J'ai pris
le nom des collègues qui étaient avec moi pour voir ce qu'il en est
et cette fois, je croise tous mes doigts...
Isoral de Rouen.
(*)
> Hanif Kureishi est un auteur
d'origine Pakistanaise qui a notamment écrit "The Buddha of Suburbia"
qui fut dans les "lectures complémentaires conseillées" avec
le livre de Scott Momaday au programme en 98.
Born and brought up in the Kent.
Read philosophy at King's College, London.
Started to write plays. In 1984 wrote "My Beautiful Launderette", Oscar
nomination for best screenplay.
Second film "Samie and Rosie get laid" (en français "Samie
et Rosie s'envoient en l'air").
The Buddha of Suburbia in 1990, second novel "The black album" in 1995.
Version of Brecht's Mother Courage produced by Royal Shakespeare company. Has adapted
his story "My son the fanatic" as a BBC film. Il est mentionné dans
le supplément "Livres" du Monde de vendredi 6 avril 01, qui comporte
2 pages intitulées "Richesses des lettres indiennes" à l'occasion
du salon "livres du Sud" de Villeneuve-sur-Lot. Collabore avec le cinéaste
Stephen Frears (My Beautiful Launderette,...).
Une vision très décapante de la société GB et des contradictions
autour des immigrés première et deuxième générations.
Même que le dernier film de Patrice Chéreau, "Intimacy", est
une adaptation d'un roman d'Hanif Kureishi... - Fred et Caroline.
Vous étiez à Toulouse?
Comme candidat, juge, appariteur ???
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